Introduction :
Il s’agit d’un sujet d’actualité. Pourtant, ces problèmes de santé ne datent pas d’aujourd’hui. Ils posent un double problème, à la fois médical dans leur définition diagnostique et surtout administratif dans leur reconnaissance en tant que maladies professionnelles. C’est ce dernier aspect qui semble en faire un sujet d’actualité. D’ailleurs les différentes terminologies utilisées dans la désignation de ces pathologies sont soit strictement médicales sans considération de leurs liens avec le travail (affections péri articulaires, musculoskeletal disorders (MSD), pathologies d’hyper sollicitation, lésions par effort répétitif (LER), cumulative trauma disorders (CTD), repetitives strain injuries (RSI)), soit administratives et donc médico-professionnelles (lésions attribuables au travail répétitif (LATR), occupational over use syndrome (OOS), work-related musculoskeletal disorders (WMSD)). Naturellement, la législation en matière de reconnaissance en maladie professionnelle dépend de chaque pays. L’enjeu pour la collectivité est le coût financier que représente les TMS reconnus en maladies professionnelles et pour le patient, la prise en charge (en France par exemple) des soins à 100% sans aucune avance de frais, des indemnités journalières plus intéressantes en cas d’arrêt de travail et sans délai de carence, et en cas de séquelles une indemnisation en fonction du taux d’incapacité permanente : un capital sous forme de rachat (taux de 1 à 9 %) ; ou une rente (taux supérieur ou égal à 10 %).
En France par exemple, la législation a établi des tableaux de reconnaissance, indiquant les pathologies, les délais de prise en charge et les travaux susceptibles de les provoquer:
- Le tableau n° 57 : affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postures de travail, concernant l’épaule, le coude, le poignet, la main, le genou et la cheville.
- Le tableau n° 69 : affections provoquées par les vibrations et chocs transmis par certaines machines- outils, outils et objets et par les chocs itératifs du talon de la main sur des éléments fixes et concernant les mains, les poignets et les coudes.
- Le tableau n° 79 : lésions chroniques du ménisque.
- Le tableau n° 97 : affections chroniques du rachis lombaire provoquées par des vibrations de basses et moyennes fréquences transmises au corps entier.
- Le tableau n° 98 : affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention manuelle de charges lourdes.
Mais alors, de quoi s’agit-il exactement ? C’est de cela que nous allons parler dans les lignes qui suivent.
Définition :
Par définition, les TMS sont un ensemble de pathologies diverses de l’appareil locomoteur (os, articulations, muscles, tendons, ligaments, nerfs, bourses séreuses) résultant d’un déséquilibre entre des sollicitations mécaniques et les capacités du patient. Autant préciser d’emblée qu’il existe une variabilité interhumaine en fonction de l’âge, du sexe, de l’hygiène de vie… et des conditions de travail.
Les lésions occasionnées sont une usure, une inflammation, une compression, une rupture, un épaississement, une calcification ou une association à des degrés variables de ces lésions élémentaires.
Les différentes pathologies :
Sans être exhaustif, loin de là, nous pouvons citer en fonction des localisations sur le corps :
- Au membre supérieur
- Épaule : tendinite de la coiffe : inflammation donnant des douleurs
- Coude : épicondylite et épitrochléite (inflammations des tendons), hygroma
- Poignet : tendinites, syndrome du canal carpien par compression du nerf médian
- Doigts : tendinites, doigt à ressaut, les kystes arthro-synoviaux
- Au niveau de la colonne vertébrale
- Cervicalgies
- Lombalgies
- Hernie discale
- Au membre inférieur
- Lombo-sciatique
- Genou : tendinites, lésions méniscales, hygroma du genou
- Cheville et pied : tendinite, syndrome du canal tarsien.
Les causes :
En dehors des causes liées au travail, d’autres situations qu’il serait trop long de passer en revue ici peuvent engendrer ces différentes pathologies. C’est la raison pour laquelle la reconnaissance en maladie professionnelle n’est pas automatique. D’ailleurs, ces troubles peuvent se rencontrer chez des personnes sans activité professionnelle ou exerçant une profession ne figurant pas sur les différents tableaux des maladies professionnelles. Par exemple, le syndrome du canal carpien a un lien établi avec la ménopause, l’hypothyroïdie, la polyarthrite rhumatoïde, les séquelles de fracture du poignet…
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