Le pied humain normal est dévolu à une marche plantigrade c’est-à-dire avec la possibilité non contrariée de poser le pied à plat, cheville à angle droit. Un pied normal est constitué d’une voûte plantaire ayant trois arches avec trois points d’appui : une arche au bord interne, une au bord externe moins prononcée et une au bord antérieur constituée des têtes des métatarsiens. Les points d’appui sont la tête du premier métatarsien en dedans, la tête du cinquième métatarsien en dehors et le talon en arrière. Il y a par exemple pied plat lorsque la voûte plantaire est effondrée de constitution ou suite à un traumatisme comme une fracture du calcanéum par exemple.
L’hallux valgus est une déformation du pied survenant souvent sur un
pied plat, de configuration dite égyptienne (c’est-à-dire le gros orteil long) et constituée d’un étalement du métatarse, d’une déviation du gros orteil en dehors et d’une rotation tendant à tourner la face plantaire du gros orteil en dehors. Il peut s’y associer des griffes d’orteils avec des durillons dorsaux, une bursite (inflammation de la bourse séreuse) en regard de l’articulation entre le premier métatarsien et sa première phalange marquée par une tuméfaction, une rougeur et une douleur. L’ensemble rend inconfortable voire douloureux le chaussage, ce qui motive souvent le recours à la consultation. Peuvent s’y associer également, ce qu’on appelle des métatarsalgies statiques, c’est-à-dire des douleurs sous des têtes métatarsiennes dues à des zones d’hyper appui anormal marqué par des durillons plantaires résultant d’une dysharmonie de l’architecture du métatarse encore appelé clavier métatarsien. Les marteaux d’orteils sont des sortes de griffes responsables de douleurs sur la pointe des orteils dues à des appuis vicieux. Les cors ou œil de perdrix sont dus à des excroissances osseuses sur la tête de la première phalange donnant des douleurs dans les espaces entre les orteils avec des durillons ayant un aspect évocateur d’un véritable œil de perdrix.
Un cas particulier est celui d’une petite tumeur nerveuse appelée névrome de Morton qui se développe au niveau de la bifurcation des petites branches nerveuses entre les têtes métatarsiennes. Le diagnostic formel est authentifié par l’IRM.
Le diagnostic de l’hallux valgus est avant tout clinique. La radiographie faite en charge permet d’apprécier l’importance des déformations. Il ne faut pas confondre l’hallux valgus avec ce qu’on appelle un hallux rigidus qui est une véritable arthrose de la métatarso-phalangienne du gros orteil, responsable de douleurs et surtout d’une perte de mobilité de l’articulation. Son traitement chirurgical se fait par prothèse ou plus souvent par un blocage de l’articulation qu’on appelle une arthrodèse avec une correction de déformation éventuelle.
Le traitement de l’hallux valgus lorsqu’il devient douloureux est chirurgical. On réalise des coupes osseuses appelées ostéotomies destinées à corriger les déformations du gros orteil. Une chirurgie mini invasive existe donnant moins de douleurs, d’infections et de troubles de cicatrisation.
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