DOULEURS DU GENOU – DEUXIÈME PARTIE : LE GENOU TRAUMATIQUE

Sont exclues de ce propos, les fractures de l’épiphyse inférieure du fémur, des plateaux tibiaux et de la rotule.

Les circonstances de survenue d’un traumatisme du genou sont les suivantes:

  • Accidents sportifs : football, ski, rugby, judo…
  • Accidents domestiques : glissades par temps de verglas
  • Accidents de travail
  • Accidents de la circulation.

Les mécanismes consistent souvent en un faux-mouvement de torsion, le genou fléchi et tourné vers l’intérieur, le pied partant vers l’extérieur. Le shoot dans le vide au football occasionne volontiers une rupture du ligament croisé antéro-latéral. Un mécanisme particulier est celui du coup du tableau de bord heurtant l’extrémité supérieure du tibia genou fléchi lors d’un choc frontal. Ce dernier mécanisme aboutit souvent à une rupture du ligament croisé postérieur du genou.

Les traumatismes peuvent s’accompagner d’emblée d’un épanchement de sang dans la cavité articulaire. Et dans ce cas, une lésion d’un élément intra articulaire est fréquente : ménisques, ligament croisé, cartilage.

Les différents types de lésions :

Les entorses : il s’agit d’une rupture partielle ou totale des fibres constitutives d’un ligament. Souvent elles concernent le ligament interne (collatéral médial) plus que le ligament externe (collatéral latéral) du genou. Il peut s’agir d’une entorse bénigne auquel cas la rupture du ligament n’est que partielle ou seulement quelques fibres effilochées et la mise en tension du ligament ne donne pas de dé-coaptation du versant articulaire concerné entre le fémur et le tibia. Lorsque la rupture du ligament est complète, on parle d’entorse grave du ligament périphérique. Dans ce cas, la mise en tension du ligament donne une dé-coaptation du versant articulaire concerné entre le fémur et le tibia. C’est ce qu’on appelle un bâillement du compartiment. Les entorses graves sont souvent accompagnées d’autres lésions intra articulaires (ligament croisé, ménisque). La douleur siège sur le trajet du ligament concerné, souvent à la face interne du genou. Peuvent s’y associer un œdème et ou une ecchymose (des « bleus »).

Les ruptures des ligaments croisés : Souvent elles concernent le ligament croisé antérolatéral. Elles sont soit isolées, soit accompagnées de lésions périphériques et ou méniscales. Cliniquement, en plus de la douleur, le patient éprouve une instabilité du genou (qui « flanche ») à la marche due à la laxité résultant de la rupture du ligament croisé. Le testing ligamentaire à l’examen montre un tibia qui part en avant par rapport au fémur en flexion et en extension. On parle de tiroir antérieur ou du signe de Lachmann.

Les luxations de rotule : elles surviennent souvent sur une dysplasie fémoro-patellaire (trouble de conformation) qui aboutit à une mauvaise congruence entre la rotule et la trochlée fémorale qui lui sert de « rail » lors des mouvements de flexion / extension du genou. On note souvent une instabilité de la rotule dans les antécédents du patient. La luxation se fait principalement vers le dehors. Elle est souvent récidivante. La solution de stabilisation passe par la chirurgie.

La luxation vraie du genou résultant d’un déboitement entre le tibia qui part souvent en arrière et le fémur est une lésion grave conséquence d’un traumatisme à haute énergie qui menace régulièrement les gros vaisseaux derrière le genou.

Les ruptures de l’appareil extenseur du genou : elles occasionnent une solution de continuité de l’appareil extenseur avec comme conséquence une impossibilité d’étendre le genou. Il s’agit de la rupture du tendon quadricipital au-dessus de la rotule et du tendon rotulien (patellaire) au-dessous de la rotule.

 

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